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contre nos barricades et contre les maisons que nous avions occupées ; mais avant qu’ils eussent commencé à nous bombarder, les nôtres réussirent à frapper d’une balle le sergent d’artillerie et forcèrent ainsi les soldats à rentrer les canons.

Vers le soir, quelques soldats tentèrent de sortir pour trouver de l’eau ; ils étaient déguisés en femmes, mais ils ne réussirent pas à nous tromper, et lorsque quelques-uns d’entre eux tombèrent sous nos balles, tous se hâtèrent de rentrer dans la caserne.

La nuit arriva ; le combat se poursuivit, de plus en plus acharné ; les petits enfants nous criaient par les fenêtres de la caserne : « Zeïtouniotes, nous mourons de soif, donnez-nous à boire. » Les nôtres leur répondirent : « Dites à vos pères qu’ils se rendent, et nous vous donnerons de l’eau. »

Le 29 octobre, au matin, les soldats se mirent encore une fois à nous bombarder, les Zeïtouniotes ne tardèrent pas à s’habituer aux boulets, d’autant plus que ceux-ci ne leur faisaient aucun mal ; à peine avaient-ils vu la fumée, qu’ils descendaient dans les ravins et lorsque le boulet était tombé, ils remontaient pour reconstruire les barricades ren-