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grand nombre de Zeïtouniotes vinrent nous rejoindre dans les montagnes où nous nous étions cachés. Il y avait des jeunes et des vieux : tous en avaient assez de cet état d’asservissement et étaient décidés à tout pour reconquérir leur liberté ; ils embrassaient nos armes et ils s’écriaient : « Le combat est une fête pour nous ; nous repousserons les Turcs ». La présence de jeunes gens élevés en Europe et qui allaient dans ce pays se dévouer pour leurs compatriotes, emplissait d’émotion et d’admiration l’âme de ces rudes montagnards. Ils nous respectaient, ils suivaient docilement nos conseils ; ils étaient venus tous avec des armes ; il y avait même des enfants qui portaient un couteau ou un pistolet.

Nous avons avivé par nos paroles leur esprit de discipline et nous leur avons inspiré la conscience de la force morale. Nous leur parlions des grandes nations de l’Europe et de leur civilisation, et ils furent très heureux de constater que leur sentiment d’indépendance et la conception d’une vie libre qu’ils avaient formée dans leur simplicité de montagnards s’accordait parfaitement avec les idées de la civilisation européenne.

De jour en jour l’indignation grossissait parmi