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ZEÏTOUN

est l’un des plus aimés à Zeïtoun ; en voici quelques strophes :

 
Veïssi-Pacha dit : je veux aller à Zeïtoun,
Je détruirai la ville, je pillerai les biens,
Je demeurerai quelque temps dans le beau couvent,
Je brûlerai votre Zeïtoun ; ô Princes !

Babig-Pacha dit : Retiens mon nom,
J’ai fourré ton juge dans un sac d’ordures,
Je puis détruire le nom même de l’Islam à Marache ;
Je brûlerai votre Marache avec vos biens, ô Princes !


Malgré le ton fier de cette chanson, le Zeïtoun n’avait pas pu assurer complètement son indépendance. Le gouvernement continua à exécuter son projet destructeur ; mais cette fois, il eut recours à la ruse et à la trahison. Le Sultan envoya une commission à Zeïtoun sous le prétexte d’exécuter les réformes promises selon l’article 61 du Traité de Berlin ; cette commission était formée des trois pachas, Saïd, Kiamil et Mazhar, du consul anglais d’Alep, du colonel Chermside, et d’un fonctionnaire arménien de Constantinople, Ohannès Nourian.

Au lieu d’exécuter des réformes, cette commission tendit un piège mortel au Zeïtoun : elle persuada les Zeïtouniotes de se soumettre com-