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duit plusieurs combats, et dans l’espace de vingt-cinq années ayant repoussé les Turcs du sommet de Chembek jusqu’au village Kurtul, il avait élargi les limites d’Alabache à huit heures de distance, jusqu’au fleuve Djahan.

Le maire arménien se rendit avec quelques-uns de ses compatriotes à Béchen pour faire la justice. Les Turcs de Ketmen qui s’étaient mis à l’affût, les attaquèrent en chemin et l’un des Arméniens fut tué. Le Kaia Garabed s’adressa alors avec les Turcs de Béchen aux princes Yéni-Dunia de Zeïtoun auxquels tous ces villages étaient soumis. Tchil-Pacha Yéni-Dunia[1], prenant avec lui un bon nombre de combattants, se rendit à l’endroit du conflit. Les Turcs de Ketmen ne voulurent pas se soumettre et résistèrent ; le prince, furieux, attaqua les rebelles et les fit tous passer au fil de l’épée. Seul, le vrai coupable, Gui-Ali, celui qui était la cause de ce conflit, s’enfuit à Marache et se plaignit au gouverneur Aziz-Pacha.

Celui-ci, brûlant de colère, s’empressa de réunir l’Assemblée administrative dont les membres,

  1. Les Arméniens et les Turcs de Zeïtoun ont l’habitude de donner le titre de pacha aux princes de la famille Yeni-Dunia.