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Mais qu’il ne compte plus sur ses milliers de soldats, qu’il tremble désormais devant nous et que ceux de Marach apprennent aussi à respecter la foi du Serment !
Salut à nos chefs qui nous conduisirent sur le champ de bataille, salut à nos sages gouverneurs qui veillent à notre sûreté, salut à nos valeureux princes, et vive notre pays !
En ce moment sublime, Iénidunian s’écrie : « En avant tous ensemble ! plus de crainte : je vous procurerai un riche butin ! »
Surénian reprend : « Je commande à mille guerriers qui vont courir à la mort pour défendre l’indépendance ; marchons à l’ennemi ! »
Kosroian crie à son tour : « Arrêtez, c’est à moi de marcher le premier à la tête, de mes guerriers ; c’est à vous de suivre mon exemple et de repousser l’invasion musulmane. »
Balian reprend : « Admirez mes braves, enviez et ma poudre et mon plomb, prenez tout et tirez juste ; mes biens, mes fusils et ma vie sont à la nation. »
Garabed le Kaia dit à son tour : « Libre montagnard, c’est à moi, gardien de Zeïtoun, de défendre le chemin de la liberté. À moi, mes fils, à moi ! Ayons foi en Dieu et montrons-nous dignes de nos ancêtres en abaissant l’orgueil d’un pacha exécré. »
« Mes greniers sont garnis de blé. Ne comptez plus sur des secours ; un pain par jour et combattons dix ans. Nous avons bien assez vécu ; il faut nous sacrifier au salut de nos frères. Dieu et la croix sont avec nous ! »