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LA MADONE DE MAILLERAS

bonds, lui tendit la main. C’était une petite fille d’une douzaine d’années, pâle et souffreteuse ; elle paraissait triste ; mais sa jolie figure s’illumina en voyant Jean, et elle lui dit bonjour avec amitié.

En arrivant à la maisonnette, le domestique prit dans ses bras l’enfant, soigneusement enveloppée de couvertures, car il faisait froid ; et la bonne qui l’accompagnait soutint les pas chancelants de la pauvre petite pour la faire entrer dans la chambre. Là, Lizzie s’empressa de l’installer commodément dans un grand fauteuil qu’on avait autrefois envoyé du château à sa mère malade. Marie souriait, mais ses traits étaient fatigués, bien que la course fût courte du château à la maison de Lizzie. La pauvre enfant était si faible, que le grand air lui-même était pour elle une cause de fatigue. Quel contraste entre ces trois enfants ! Lizzie, déjà jeune fille, était fraîche comme une rose ; ses cheveux noirs et lustrés formaient sur son front d’épais bandeaux ondes, et sur sa tête un magnifique nœud laissait à découvert son cou bruni par le soleil. Jean respirait la santé ; sa grosse figure blanche et rose faisait plaisir à voir,