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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

semble chez Mme Darwey, qui avait envoyé prévenir leurs mères ; et elles se trouvèrent encore une fois à passer la soirée avec la grand’mère. Il y avait de plus qu’autrefois Armelle, qui semblait tout heureuse de sa journée, car elle avait fait une bonne action, ce qui ne lui était guère arrivé jusque-là.

« Madame, dit-elle le soir à Mme Darwey, quand elles furent réunies près de la fenêtre après le dîner, voulez-vous me dire comment il faut faire pour être bonne comme mes cousines ? car je veux le devenir, et Gilberte m’a dit que c’était à vous qu’elle le devait.

— Gilberte a eu tort, ma chère petite, répondit Mme Darwey ; je lui ai indiqué les moyens ; mais c’est Dieu qui lui a donné la force de surmonter son caractère. À votre âge, elle avait encore bien des défauts, mais elle les a combattus courageusement, et vous arriverez aussi à être meilleure que vous ne l’êtes, car vous me semblez avoir de bonnes dispositions.

— Oui, je voudrais être bonne, mais je crois que c’est difficile, parce qu’on ne peut pas faire tout ce qu’on veut.

— Sans doute, ma chère enfant, mais vous