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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

singeant la vieille dame, qui venait de sortir. Armelle riait de tout son cœur et essayait d’attraper la queue du malheureux chat, qui faisait entendre des miaulements plaintifs. Gilberte était présente à cette scène ; elle n’eût pas dit grand’chose parce que, la mère d’Edmond et d’Armelle étant présente, elle ne pouvait blâmer des enfants que cette dame elle-même ne grondait jamais. Mais, voyant le supplice du pauvre chat, qu’Edmond serrait fortement sous son bras, elle s’avança derrière son cousin, et, d’un brusque mouvement qui lui fit écarter le bras, elle rendit la liberté à l’animal.

« Pourquoi te mêles-tu de ce qui ne te regarde pas ? demanda vivement Edmond en se retournant, furieux.

— Parce que tu lui faisais mal.

— Qu’est-ce que cela te fait ?

— Tu peux bien t’amuser sans cela, répondit Gilberte.

— À quoi ? D’ailleurs, tu es insupportable, tu passes ta vie à trouver mal tout ce que font les autres. Tu es digne d’être l’amie de ta Mme Pinçore, dont tu prends si bien les intérêts. »