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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

Sais-tu que c’est bien difficile de dire tout ce qu’on a fait de mal ! Tiens, rien que les colères, comment dire ? J’en ai tant ! Je dirai : Je m’accuse de m’être mise des milliers de fois en colère, n’est-ce pas ?

— Eh ! oui, si tu le penses, ma chère Gilberte ; tu ne peux pas te rappeler le nombre, mais le bon Dieu le sait bien, lui, et il te pardonnera tout cela. D’ailleurs, il me semble que tu n’en as pas beaucoup à dire maintenant.

— Oh ! beaucoup moins, c’est vrai, répondit l’enfant ; maman est bien plus contente de moi, elle me l’a dit. Mais c’est égal, va ! il m’arrive souvent encore de m’impatienter bien fort, contre Florence surtout. Elle est si lente ! Si c’était comme autrefois, je crois que je la battrais.

— Tout cela cessera après ta première communion, reprit sa sœur. Tu verras qu’il te sera bien plus facile d’être bonne alors, parce que tu auras le bon Dieu avec toi.

— Nous serons deux pour travailler à cela. C’est vrai, ajouta Gilberte après un moment de réflexion : je l’ai très-souvent remarqué, tu es meilleure et tu ne me grondes pas quand tu communies ; ces jours-