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LA MADONE DE MAILLERAS

dont Jean avait, dans sa reconnaissance enfantine, gardé un si gracieux et si touchant souvenir. Quant au frère de Lizzie, il continua à travailler avec M. Lannek. Plus tard, celui-ci, l’adoptant pour son fils, l’envoya en Italie pour perfectionner son talent ; et souvent, tandis que le jeune homme restait éloigné du village de Mailleras et des bords de la Gartempe, de petites mains se joignaient, et des prières enfantines montaient pour lui vers la Vierge dont l’image restait suspendue dans la maison paternelle. Lizzie apprenait à ses petits enfants à aimer l’oncle Jean et à prier Dieu de garder son cœur pur et croyant comme en son enfance.

Jean devint un grand peintre. Il ne consacra son talent qu’à de nobles travaux. Bien des fois il peignit des figures de madone ; mais aucune ne lui sembla jamais représenter mieux la Mère de Dieu que le type suave choisi par lui dès son enfance, et qu’il avait su rendre en faisant le portrait de la petite protectrice de ses jeunes années.


FIN