Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
LA MADONE DE MAILLERAS

sont très-bons ; mais il y a bien des moments où je voudrais vous voir, et où Paris me semble ennuyeux avec ses grandes maisons et ses foules où je ne connais personne. Quand j’étais triste, je me consolais en pensant à toi et au père, et encore à Mlle Marie, ajouta-t-il. Y a-t-il toujours des fleurs sur sa tombe ?

— Oui, dit Lizzie, qui écoutait et admirait son frère. Tiens, Jean, je suis sûre qu’elle prie pour toi avec notre chère mère, et que ce sont elles qui obtiennent que nous te retrouvions bon et pieux et nous aimant toujours. Mais, dis-moi, tu m’as promis de faire son portrait ; quand seras-tu assez habile pour cela ?

— Oh ! dit l’enfant, dans quelques années, tu verras ! Je ne l’oublie pas, et je l’ai là, ajouta-t-il en mettant son doigt sur son front, et, quelque jour, je te la ferai belle et douce comme elle était. »

On voit que Jean était fidèle à ses anciens souvenirs, et tout en jouissant de la vie de Paris, où la Providence l’avait transporté, il n’oubliait ni ses amis ni le village.

Pendant son séjour à Mailleras, il s’enivra à pleins poumons de l’air pur auquel il