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LA MADONE DE MAILLERAS

M. Lannek occupé à corriger le travail d’un autre élève, il s’amusait à mille sottises, qui, le plus souvent, dénotaient chez lui un mauvais cœur. Ainsi, il attelait de malheureuses mouches, qu’il transperçait d’une épingle, à de petits chars de papier qu’il confectionnait avec une rare habileté ; ce qui faisait penser à ses camarades qu’il avait acquis ce talent peu enviable pendant ses études ; car il fallait avoir une grande habitude dans ce genre de jeu si cruel pour y réussir à ce degré-là.

Lorsqu’il était chez lui, c’était un vrai démon à tenir, et lorsque son précepteur n’était pas là pour l’obliger à rester tranquille, il passait les journées à courir du haut en bas de la maison pour tourmenter successivement les domestiques, qu’il faisait gronder à tout propos, et torturer son chien, malheureuse et habituelle victime de son désœuvrement et de sa méchanceté.

Maurice, on le devine, était un enfant gâté, et son précepteur, excellent homme et fort recommandable, ne pouvait pourtant parvenir à le corriger, parce que, ayant affaire à une mère trop faible de caractère, l’enfant savait, par des câlineries faites à propos,