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LA MADONE DE MAILLERAS

l’aspect des pays et des villes qu’il traversa avait quelque chose de féerique. Il écarquilla ses yeux bleus avec une attention curieuse, et ses nombreuses questions amusèrent pendant longtemps le bon M. Lannek. Puis, peu à peu la fatigue s’emparant de lui, il s’endormit en songeant à son père, à Lizzie, à leur petite maison. Quand le sifflet du train, approchant d’une grande gare, le réveillait en sursaut, il entr’ouvrait les yeux, puis, ne se reconnaissant pas, il se croyait dans l’illusion de son rêve et retombait dans un profond sommeil.

En arrivant à Paris, Jean, qui fut pourtant bien obligé de se réveiller pour tout de bon, se trouva tout étourdi par le brouhaha de cette grande gare, dans laquelle il voyait un mouvement qui ne ressemblait guère au calme et à la solitude de son village. Mais Mme Lannek, qui avait été prévenue par son mari, le reçut avec tant de bonté, que le petit paysan se fit vite à sa nouvelle vie, et que peu de temps lui suffit pour qu’il fût complètement habitué à la foule et au bruit de Paris.

Huit jours après le départ de Jean, Lizzie ouvrait en tremblant de joie une lettre datée