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LA MADONE DE MAILLERAS

péter après moi les paroles du Pater et de l’Ave, comme me les avait apprises notre pauvre chère mère.

— Oui, chère sœur, je te promets, a dit Jean ; et il passa son bras autour du cou de Lizzie en essuyant les larmes qui coulaient des yeux de sa sœur.

Le père ne disait pas grand’chose, il sentait surtout le sacrifice de Lizzie, qui allait se trouver bien isolée ; et puis, Jean était la joie de la maison ; et ne plus voir en rentrant le soir cette fraîche figure souriante, ne plus entendre ce babil et ces conversations folles, cela semblait triste au pauvre homme.

« Lizzie, dit tout à coup Jean, est-ce loin d’ici, Paris ?

— Mais oui, répondit la jeune fille ; je le crois.

— Ce doit être beau, ajouta l’enfant.

— Oui, dit-on ; mais Mlle Marie, qui y était allée, disait qu’elle s’y ennuyait parce qu’on ne voyait guère le ciel, à cause des maisons trop hautes, et qu’on n’y jouissait pas d’un air pur comme celui qu’on respire chez nous.

— Je serai longtemps sans vous voir, tout de même ! reprit Jean d’un air rêveur.