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LA MADONE DE MAILLERAS

bien lui donner d’autres leçons pendant les quelques jours qu’il serait aux environs.

Lizzie, voyant son bonheur, consentit à ce qu’il demandait, et se chargea d’obtenir la permission du père. Il fut convenu que Jean irait à l’école le matin ; mais que, pendant le séjour du peintre, il n’y retournerait pas dans l’après-midi, afin de profiter de l’offre de ce dernier.

Le lendemain donc, comme le père consentait à tout ce que demandait Lizzie, qui était très-raisonnable, Jean retourna vers le peintre, et cela dura plusieurs jours, jusqu’à ce que le tableau qui représentait l’étang des Roseaux fût entièrement terminé par l’artiste. L’enfant considérait ce dernier avec admiration lorsqu’il était au travail ; il regardait les couleurs donner peu à peu la vie et l’expression à l’esquisse qu’il avait vu faire le premier jour, et son goût pour la peinture se développait en voyant les résultats que son nouvel ami obtenait avec son pinceau et ses couleurs.

Jusque-là, le petit élève de la nature n’avait jamais eu à admirer que les humbles tableaux qui ornaient la pauvre église du village ; mais il ignorait les procédés dont