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L’ENCLOS DE GEORGE SAND

ner sa famille d’avoir eu de la sympathie pour les idées nouvelles, — un de ses membres fut conventionnel et, siégeant au Marais, vota la mort du roi, — mais au pays, les Thabaud n’étaient pas sectaires. Ils gardaient un brin de religion. Ils n’eurent pas d’hésitation à confier Hyacinthe aux ecclésiastiques. Au reste, n’était-ce pas l’usage à peu près universel de réserver aux prêtres l’éducation des enfants ?

C’est à Pont-Levoy que Hyacinthe se lia avec un de ses compatriotes Jacques-Honoré Lelarge de Lourdoueix. Ainsi commença une amitié qui dura toute une vie. Cette amitié par sa sincérité, par la différence de situation et d’opinions des deux amis, par le caractère romantique des correspondances qu’elle inspira, mérite une étude. S’il n’y a pas, pour les premières années, de documents précis, au moins pouvons-nous, en suivant les carrières respectives de Latouche et de Lourdoueix, deviner ce que fut leur affection. Et ce ne sera pas sans surprise que nous retrouverons les deux élèves de Pont-Levoy, l’un libéral, l’autre légitimiste, l’un directeur de la Gazette de France, l’autre directeur du Figaro, toujours unis comme en leur temps de collège.