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L’ENCLOS DE GEORGE SAND

devant la grande pierre de Volvic, sous laquelle George Sand a voulu reposer, et nous n’osions pas nous agenouiller, nous n’osions pas prier : partout, autour d’elle, il y a des croix ; mais au-dessus de sa tombe il n’y a que les branches d’un cèdre étendues… Nous nous retirâmes, le cœur serré. Alors, les taillis s’ouvrirent devant nous. Ces taillis tournent autour de l’enclos et donnent, par endroit, l’illusion d’un vrai bois sauvage avec ses longues allées d’arbres libres et ses petites clairières nues où joue le soleil… Êtes-vous là, petite Fadette, derrière ce hêtre, cherchant obstinément ces herbes de beauté dont le suc magique vous rendra jolie ? Ne venez-vous pas quelquefois, petit grelet malicieux, laver à ce ruisseau votre maigre visage noir grimaçant d’intelligence, et demander aux libellules qui volent sur l’eau le secret dont elles font usage pour avoir la taille fine ?… Mais déjà, nous avons quitté l’enclos et la Vallée Noire nous accueille. C’est une petite vallée étroite, un peu triste, un peu froide au premier abord, jalouse de sa beauté qui, n’étant point une beauté professionnelle, n’a garde de se découvrir à tout venant. Ici, comme nous regrettons de n’avoir pas l’âme d’une berrichonne ! Nous ne pouvons découvrir entièrement le charme et la poésie de ce paysage sans éclat, qui se révèle à qui lui plaît ou à qui le mérite…