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En général, c’est moins la longueur du trajet que les accidens du sol qui détermine l’assimilation plus ou moins complète des divers affluens ; et, en ceci, les glaciers ressemblent parfaitement aux rivières. Deux glaciers, confluant au-dessus d’un endroit très-incliné, ne maintiendront pas long-temps leur individualité ; leurs masses se confondront très-rapidement comme les eaux de deux fleuves qui rencontrent une cascade immédiatement au-dessous de leur point de confluence. Si, au contraire, le lit commun a une pente douce sur une grande étendue, les caractères individuels des divers affluens seront reconnaissables de fort loin ; le glacier de Zermatt est dans ce cas : son inclinaison est très-faible depuis la Porte-blanche jusque au-delà de la Furkeflue, où le dernier affluent, le glacier de la Furkeflue, vient apporter son tribut au bassin commun.

Curieux d’examiner de près ces caractères particuliers de chaque affluent, je traversai, avec mes compagnons de voyage, le glacier dans une direction oblique, en partant du pied du Riffel et me dirigeant sur le Mont-Rose. Le glacier de la Porte-blanche forme la bande riveraine de droite. Quoique son flanc ne soit que médiocrement incliné, il est cependant difficile à gravir, parce que la moraine, qui est étroite, n’en recouvre qu’une petite bande. Sa surface est complètement différente de celle de son voisin, le glacier de Gorner ; et cependant ces deux glaciers