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toute leur étendue ; d’autres sont hérissés d’aiguilles dans une bonne partie de leur cours (le glacier de Viesch) ; d’autres n’en montrent aucune trace, au moins dans leur partie inférieure (le glacier inférieur de l’Aar).

Ces divers phénomènes sont, il est vrai, assujettis à des lois générales qui se laissent plus ou moins démontrer dans tous les glaciers ; mais ils n’en constituent pas moins, par la manière dont ils prédominent les uns sur les autres, autant de physionomies diverses qu’il y a des glaciers. Les glaciers composés sont, sous ce rapport, du plus haut intérêt, par la raison que les divers affluens conservent assez long-temps leur caractère individuel, toutes les fois que le lit commun n’est pas très-incliné. Aucun glacier n’est plus instructif à cet égard que le grand glacier de Zermatt, formé, comme nous l’avons vu plus haut, de huit glaciers, qui tous descendent de la chaîne du Mont-Rose et viennent se réunir dans un lit commun. Lorsqu’on examine ce grand fleuve de glace du haut du Riffel, d’où est pris le panorama des pl. 1 et 2, on remarque à sa surface plusieurs lignes de moraines parallèles qui indiquent la limite des divers affluens ; les bandes de glace enclavées entre ces lignes présentent pour la plupart des caractères particuliers qu’on poursuit de l’œil à une très-grande distance, comme, par exemple, cette ligne de creux ou d’entonnoirs qui caractérise l’affluent du Mont-Rose.