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sont situées dans la vallée d’Oberhasli, à un quart de lieue de Meiringen, sur le monticule qui porte le nom de Kirchet. Ce monticule est couvert de blocs erratiques, et ses parois abruptes sont polies de tous les côtés, de manière à en rendre l’ascension très-difficile. J’essayai cependant d’y monter, et en arrivant au sommet, je fus tout surpris de trouver sa surface, qui n’a guère plus de cent pieds de large, sillonnée d’une quantité de rigoles très-profondes. Il est impossible que sur une aussi petite surface les eaux atmosphériques aient jamais donné lieu au moindre petit filet d’eau. Le phénomène de pareils sillons, dans une localité semblable, suffirait par conséquent pour démontrer qu’un glacier a jadis recouvert ce monticule, et que ce sont ses cascades qui ont occasionné ces lapiaz, alors même que les parois du monticule ne seraient pas aussi polies qu’elles le sont, et que sa surface ne serait pas recouverte de blocs de granit gisant sur un fond calcaire.

Dans le voisinage des anciens lapiaz, on rencontre aussi parfois des creux d’anciennes cascades qui peuvent également contribuer à constater la présence de glaciers dans les lieux où on les observe, surtout lorsque leur position ne permet point d’admettre qu’ils sont dus à l’action de quelque torrent qui aurait cessé de couler. M. de Charpentier m’en a fait voir de semblables dans le voisinage de Bex. Il en existe également sur le Salève, où ils ont déjà été signalés par