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sait pareillement de la vallée d’Antrona à Saas. D’après un manuscrit, espèce de chronique de la vallée de Saas[1], ces chemins étaient déjà très-vieux en 1440. Il est dit qu’en 1515 il s’était élevé un procès entre les habitans de Saas et ceux d’Antrona. Le juge était de Lucerne ; mais comme, en ces temps-là, les Suisses avaient occupé les frontières voisines de l’Italie, où le cardinal Schinner avait paru en guerrier, la condamnation de ceux d’Antrona à l’entretien de ce chemin n’a pas eu d’effet. »

« Dans la première moitié du dix-septième siècle, les passages sont devenus très-difficiles. Dans le dix-huitième siècle, et notamment en 1719, 1724 et 1790, on s’est donné beaucoup de peine, et l’on a même fait des frais considérables pour réparer le chemin d’Antrona, afin d’y pouvoir transporter du sel et d’autres marchandises ; mais ces réparations étaient chaque fois de peu de durée. Il est évident que ce chemin n’aurait pas été ouvert à grands frais, si, dans ce temps-là, un glacier eût existé sur ce passage ; car on aurait prévu que d’un moment à l’autre il l’aurait rendu impraticable. »

M. Venetz conclut de ces faits et de beaucoup d’autres qu’il rapporte dans son mémoire, que les passages des hautes Alpes, dont il est ici question, étaient tous ouverts à la même époque (sans doute pendant les 11e,

  1. Die Geschichte des Thales Saas, aus etlich hundert Schriften zusammengezogen, von Peter Joseph Zurbrüggen, Beneficiat zu St-Antoni von Padua.