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blissement, dont les résultats seraient bien aussi importans que ceux de tant d’expéditions lointaines, équipées à grands frais, et qui n’ont souvent abouti qu’à nous faire connaître quelques espèces nouvelles de plantes et d’animaux.

Jusqu’ici il n’avait point été fait d’observations suivies sur les variations de la température de la glace au-dessous de 0. Désireux d’arriver, à cet égard, à des résultats plus positifs que ceux qu’avaient pu me donner quelques observations isolées faites de jour sur divers glaciers du Mont-Blanc, je résolus de m’établir en permanence sur un glacier, afin d’y observer la marche de la température pendant plusieurs jours consécutifs, à toutes les heures et dans toutes les conditions atmosphériques. Je choisis à cet effet le glacier inférieur de l’Aar, où je fis construire une cabane en mur sec, à l’abri d’un bloc de la moraine médiane qui sépare les glaciers du Schreckhorn et du Finsteraarhorn, à 797 mètres de l’Abschwung, à une hauteur que je déterminerai d’une manière rigoureuse, lorsque j’aurai pu calculer mes observations barométriques, mais que j’estime à environ 7 500 pieds. Pendant les neuf jours et les sept nuits que j’y ai passées consécutivement avec plusieurs de mes amis, j’ai pu faire plusieurs observations sur la température du glacier, à différentes profondeurs. Muni d’un fleuret de mineur, j’ai sondé le glacier jusqu’à 25 pieds de profondeur. L’incertitude du résultat et la difficulté du transport