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idées ne devaient pas prévaloir sur l’évidence des faits signalés par MM. Biselx et de Charpentier, antérieurement par Scheuchzer.

Ce que M. Godeffroy dit du mouvement cyclique des glaciers, qui s’enrouleraient pour ainsi dire continuellement sur eux-mêmes, de manière à reployer leurs bords sur le centre, est complètement imaginaire ; je ne connais aucun fait qui puisse même faire supposer une pareille rotation, tandis qu’il est notoire que les blocs qui gisent sur le glacier sont rejetés avec le temps sur les bords. Il en est de même de l’impulsion puissante que l’on a prétendu que la partie inférieure des glaciers recevait des masses de glace et de neige qui s’accumulent dans les régions supérieures. Il est incontestable que ces masses exercent une pression sur celles qui sont situées plus bas, et nous avons, vu plus haut que cette pression est l’une des causes qui déterminent la direction du mouvement des glaciers dans le sens de leur pente ; mais cette influence est cependant plus négative que positive. Si l’on pouvait attribuer le mouvement des glaciers à une pareille pression à tergo, ils devraient présenter tous un talus naturel ; car rien n’empêcherait ces masses, pressées d’en haut sur d’assez fortes pentes, de s’égaliser dans leur chute ; les glaciers qui se réunissent après avoir parcouru des distances inégales, devraient continuellement se disloquer à raison de l’inégalité de pression qu’ils subiraient ; ceux qui se