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d’une large crevasse pleine d’eau et ouverte par le haut, ne peut pas exercer une influence notable sur des parois aussi épaisses que celles qui cernent ordinairement les crevasses ; ce n’est qu’en tenant compte de l’infiltration d’une grande masse d’eau, dans le réseau profond des fissures capillaires qui pénètrent plus ou moins distinctement toute la masse du glacier que l’on parvient à concevoir ses mouvemens réguliers et progressifs. M. Biselx[1], Prieur du St-Bernard, publia peu de temps après M. Toussaint de Charpentier, un mémoire sur les glaciers, dans lequel se trouvent consignées de nombreuses observations sur le mouvement des glaciers, qu’il attribue, comme M. de Charpentier, à la dilatation de l’eau imbibée dans les fissures et les crevasses. Gilbert, dans les Annales duquel parurent les mémoires des deux auteurs, attribue, sans doute pour de bonnes raisons, cette théorie à M. Biselx. Ces mémoires excitèrent dans le temps des débats très-animés. Escher de la Linth[2] surtout les combattit avec beaucoup d’ardeur, en faisant valoir une foule d’argumens spécieux en faveur de la théorie du glissement. Mais malgré l’autorité de son nom, ses

  1. Ueber den Schnee, die Lauwinen und die Gletscher in den Alpen, von Peter Biselx, Prior des Hospiz auf dem St-Berhards-berge, in Gilbert’s Aunalen der Physik, vol. 64, p. 183.
  2. Gegenbemerkungen ueber die von H. T. v. Charpentier aufgestellte Erklärung des Vorwärtsgehens der Gletscher, von Escher, Linth-Präsident, in Gilbert’s Annalen der Physik, vol. 69, p. 113, avec des notes de Gilbert.