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il vivra. Comme nous voudrions avoir Paul à ce prix.

Ma permission est retardée ; on doit remanier tous les services et il faut attendre que Renée soit libre de me remplacer pour que je puisse partir.

Lettre de Miss Derr qui s’est empoisonnée avec de l’eau de Javel prise pour de l’eau de Vichy ; elle est encore tout ébranlée d’un pareil choc.

Mauvaises nouvelles des Italiens : on leur aurait fait 60 000 prisonniers et leur front serait percé. On dit qu’une de nos armées, la 10e irait à leur secours. C’est encore la défection russe qui est cause de cela, mais il n’y a vraiment que les Anglais et nous qui valions quelque chose.

Notre attaque est arrêtée ; on escompte le recul boche pour fin novembre.

Lundi 29 octobre

Toute la réorganisation des services fait que je ne pourrai partir que la semaine prochaine, quand Renée aura repris sa liberté.

Mardi 30 octobre

Les boches font un coup de main près de Brimont[1], nous entendons le canon à force et on nous annonce

  1. Fort de Brimont ; NdÉ