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Reddition de toute la flotte boche.

Dimanche 24 novembre

Messe à Héricourt, la dernière.

Toute la matinée, on charge les T. M. et tout est prêt vers 11 heures ; mais le déjeuner des toubibs prend du temps, et c’est seulement à midi que l’on organise la caravane. Comme H. est parti à bicyclette avec une bande, cela va assez mal ; les deux camionnettes sont pleines de bagages et le personnel est forcé de se caser n’importe où. Pour ma part, je grimpe sur le siège de T. M. avec Sabathier, le 6e de la file ; cela me gâte tout mon plaisir du trajet que je pensais faire avec Julie. Nous partons à midi ½ mais dès Belfort, il y a déjà un T. M. en panne, un autre, un peu plus loin, le mien se démolit un peu après Dannemarie et je suis recueillie dans la voiture de la bactériologie. On abandonne tous les camions qui doivent se faire remorquer et nous filons en avant ; traversée des lignes, si émouvante, arrêt à Altkirch où tout est abandonné, enfin tout à fait à la nuit, arrivée à Mulhouse !

Nous rencontrons M. H. et les autres qui nous attendent depuis plusieurs