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Julie sera revenue, je reprendrai le service avec lui.

Vendredi 18 octobre

Une grande et belle nouvelle : la prise de Lille, Douai et Ostende. Ce Lille que l’on craignait si difficilement reconquérir est enfin à nous et pas trop en ruines. C’est une joie générale et l’on pavoise à Paris. Wilson choisit bien son temps pour palabrer.

H. revient de tournée, encore sous le charme de la beauté des Vosges en ce moment avec les hêtres au milieu des sapins. Comme j’aimerais y être. Retour de Julie, un peu fatiguée ; nous causerons demain.

Samedi 19 octobre

Julie rapporte quelques détails : d’abord, on ne croyait pas les boches aussi bas, et la démarche allemande a été une grosse surprise. C’est Foch qui réglera les conditions de l’Armistice[1] ; en plus de bien d’autres choses, il exigera l’évacuation de toute la rive gauche du Rhin. Jamais l’Allemagne ne pourra accepter cela.

On parle du retour de Briand au ministère en remerciement des succès de Salonique qui lui sont vraiment un peu dus.

  1. [1] ; Clauses de l’Armistice ; NdÉ.