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JUIFS ET CHRETIENS

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Ile pallie est presque entièrement contre les Juifs) ; le dominicain Pierrk-Georgks Schwartz ^.Viger) ; s. A>Toxi. (le Florence, Ditilogus discipulorum Emaiindnorum cum peiegriiw, l-’lorence, i^So ; le vénitien Paul Morosini (Maurocoeniis), De aeteriia temporal iqiie Clirisli generalione, Padoue, 1^73 ; Pierre BauTo(c/e Brutis), Victoriæ adversusjudæos, Vicence, 1489 ; Jacques Perbz d’Ayora ({- i^go), Lyon, 1512 ; un anonyme, l’haretra fidei catholicae sit’e dispulatio jitdæi et chrislinrii, Leipzig, i^yi ; Savonarole, Triiimphus cruels, Florence, 1^97 (une partie du IV* livre), Dialngus spiritiis et iiriirnae. Venise, 1538 (111" livre). En dehors des ouvrnges de polémique antijuive directe, les Juifs apparaissent dans des écrits contre les hérétiques, tels que ceux d’EnuARD de Béthune et de Luc de Tuy, dans les livres des commentateurs de l’Ecriture, des théologiens, des canonistes, chez les sermonnaires, les épistolaires, les historiens et les chroniqueurs, les auteurs des mystères, les satiriques, les conteurs et les poètes.

En Occident. Ecrits des Juifs baptisés. R. Samuel de Fez (.Marochianus), De adi-eiilii.Vessiae, P. i., t. CXLIX, col. 337-868 (très probablement apocryphe, composé peut-être par le juif converti Paul de Valladolid en iSSg). Au xii" siècle, Pierre Alphonse, Dialoiii, P. /.., t. C^LVII, col. 535-572 ; le j)rémontré IIbrmann (Judas de Cologne), De sua cuiifersione, {P. L, t. CLXX, col. 805-836, trad. A. db Gourlet, Paris, 190a). Axi xm « siècle, Guillaume de Bourges, (fragments dans J. Hom.mey, Supplementum Palriim, Paris, 1685, p. 412-’118) ; le dominicain Paul Chhis-TiANi (procès-verbal latin de sa conférence avec Nahmamide(l263), dans Wage^iseil, Tela igiiea Satctnae). Au xve siècle, Jérôme db Sainte-Foi, Contra Judæuvum perfîdiam (on Ilehræomastix), dans M. de ..<i. Bigxe, tlibliotheca Patriim, 4’édit., Paris, 1624, t. IV-, p. ".’ii-794j Paul dr Boxnefoy, Lil/er fidei, (p. p. P. Fagius (BuciiLix), Isni, 1542. cf. Revue des études juives, 1882, t. IV, p. 78-87, t. V, p. 67-67, 283-284) ; Paul de Burgos ou de Sainte-Majuh, Scnttiniuni Hcripturarum, Mantoue, 1475 ; Neumia, fils d’Hæcana, deux lettres pour le christianisme, Rome, vers i’|80 ; Ie franciscain Alphonse de Spina, Fnrtnlitium jidei (nombreuses éditions ; la i’^"", sans indication de lieu, en 1487) ; Pierre de la Caballeria, Zelas Cliristi, Venise, iSga.. Parmi les écrits qui n’ont pas été publics, citons ceux d’ALPnoNSE et de’Jean de Valladolid, d’AsTRUc BiMoc de Fraga, d’ALnERT (dit.Vore// » s) de Padoue, de Jean d’Espagne, connu encore sous le nom de Jean l’ancien de Tolède, etc. 78. De 1500 à 1789. — Les écrits se multiplient considérablement. L’imprimerie facilite leur difTusion. Ils ont pour auteurs des catholiques, des Juifs baptisés (.lpiionpe de Zamora, Victor de Car-DKN, etc.), des Grecs schisraatiques, telMÉLÈcE Pbgas (qui édita un traité, en grec et en rulhènc, à Lemberg, en iSgS), des protestants.

La littérature antijuive ressemble, d’abord, à celle du passé. L’institution de prédications pour les Juifs (1584) amène une nouvelle forme de polémique, dont nous avons un spécimen — défectueux — dans les cent sermons de J.-M. Vin< : 8nti, // Messia venuto, Venise, iG5g. Souvent les Juifs sont combattus dans des ouvrages qui établissent en général la vérité du christianisme. Les plus fameux sont le De verilatc fidei cliri.slianæ de l’espagnol J.-L. Vives, Bàle, l543 ; lc Traité de la vérité de la religion chrétienne de P. DU Plessis-Mornay, Anvers, 1679 ; f.es trois vérités contre tous athées, idolâtres. Juifs, mahométans, hérétiques et schismatiques de P. Charron, Paris, iSgâ ; surtout le />e i’f ; vVrt/e religionis christianae d’H. Grotius, Paris, 1627 (voir l’édition en trois

volumes, Halle, 1734-1739) ; surtout les Pensées de Pascal, et le Discours sur l’histoire universelle de Bossuet ; cf. P. MoNTMÉDY, Triamphus religionis de utheismo, gentilisnio, judaismo et hueresi sive de religionis successu et antiquitate ex libro J-B. Bossuet Discours sur l histoire universelle, Ratisbonne, 1710. Mentionnons encore D. Huet, Denionstralio evangelica, Paris, 1679 ; C.-F. IIoUTrEViLLK, La vérité de la religion chrétienne, Paris, 1722, etc. Le traité De vcra religione, inauguré par Marsile Ficin, et qui prend sa place, au xviii" siècle, dans tous les cours de théologie, est, pour une part notable, l’aboutissant et désormais la forme principale de la polémique religieuse antijuive.

Nous avons parlé de la querelle de Reuchlin. La question de la cabbale fit éclore toute une littérature, chimérique et puérile, sur l’utilisation des livres cabbalistiques au profit du christianisme. Le livre le plus important fut la Kabbala denudata seu doctrina Ilebræorum transccndentatis et metaphysica atque théologien deC.KNoRRDE RosEN, Sulzbach et Francfort, 1677-1678. Du moins, à s’occuper du Talmud et de la cabbale, gagna-t-on de mieux connaître l’hébreu. Par GilukrtGaulmin, Jean Lighifoot et Richard Simon, l’esprit scientilique pénétra, non toujours sans écarts, l’étude des choses juives. Les progrès de l’exégèse l>iblique aidèrent à ceux de la polémique antijuive. Reposant sur une entente meilleure du texte original, l’argument tiré de l’Ancien Testament acquit plus de force. Les écrits des hébraisants, par exemple de C.-J. Imronati l’Adventus Messiae, Rome, 1694, et de J.-B. de Rossi le Délia vana aspettazione degli Ebrei del loro re Messia, Parme, 1778, bénéficièrent de leur science de la langue hébraïque. En outre, on combattit les Juifs avec leurs propres armes : leurs écrits. Le cistercien J. Bartolocci, Ribllolheca magna rahbinica, Rome, 1675-1693 ; le protestant J.-A. Eisenmenger, Entdecktes Judentlium (Je judaïsme dévoilé), Francfort, 1700 ; un autre protestant, J.-C. Wagenseil, Tela ignea Satanae, Altdorf, 1 681 ; un protestant encore, J. Wuelfeh, Theriaca judaica, Nuremberg, 1681, etc., prirent l’olfensive contre les livres juifs, qu’ils publièrent ou montrèrent hostiles au christianisme. C’était l’antisémitisme des érudits, théologique et apologétique.

Un antisémitisme, dans lequel les considérations théologiques n’eurent pas de place ou n’eurent qu’une place restreinte, fut celui de Pierre de Lancre, de François de Torrejoncillo, de l’auteur du Livre de l’alboraïque, de Schudt, de Voltaire, etc. Précurseur de l’antisémitisme moderne, il ne se rattache qu’indirectement à la polémique chrétienne antijuive.

76. De 1789 à nos /ours. — Distinguons deux catégories d’ouvrages. D’abord ceux qui s’adressent aux Juifs ou se rapportent à leur conversion : les douze lettres du juif LoMBRosoet de l’abbé Consoni, Des obstacles qui s’opposent à la conversion des Israélites et des moyens de les surmonter, dans MiGNK, Démonstrations évangcliques, Paris, 1849, t.XVllI, p. 431-453 ; P.-L.-B. Drach, De l’harmonie entre l’Eglise et la -Syiagogue, Paris, 1844 (d’abord rédigé sous forme de Lettres, au nombre de trois, d’un rabbin converti au.r Israélites ses frères, Rome, 1825. 1828, 1833) ; J.-M. Baukr, Le judaïsme comme preuve du christianisme, Paris, 1866 ; les écrits des abbés LÉMANN, en particulier A. Lémann, Histoire complète de l’idée messianiquechezle peuple d’Israël, Ljon, 1909 ; P. LoEWENGARD, Art splendeur catholique, Du judaïsme à l’Eglise, 5’édit., Paris, 1910. Ensuite, ceux qui ne sont pas adressés directement aux Juifs, mais qui tirent argument du judaïsme en