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JUIF (PEUPLE)

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Dans Acl., xiii, 34-87, saint Paul fait la même interprétation. — ?) Le Ps. xLv (xLiv) est appliqué par beaucoup de commentateurs au mariage de Salomon avec la lille du pharaon. On peut le regarder plus justement comme un cliant purement ])ropliétique qui, comme le Cantique des Cantiques, célèbre l’union de Notre-Seigneur avec son Eglise. Il est certainement messianique » (Vigouroux, op. cil., p. Sgij). — » ;) Le Pi. Lxxxvii célèbre les gloires futures de Jérusalem vers laquelle les nations afflueront. —

c) Dans Eccli., xxxvi, 1-17, on rencontre une prière pour la délivrance du peuple, dans laquelle les aspirations messianiques se font nettement sentir. —

d) La Sagesse de Salomon ne parle pas du Messie ; elle fait, en passant (ni, 8), une allusion au règne de Yahweh sur les nations.

7* Eci-its apocalyptiques. — A. Iteinarques générales, — a) Ces écrits se rattachent de très près à la propliélio, à tel point que, dans le langage courant, on les en distingue fort peu, et que, danslaBiljle, des livres apocalyiitiques prennent place en la série des prophètes. Au point de Aue du fond, l’apocalypse répond au même Ijesoin que la prophétie, surtout que la prophétie postexilienne ; elle a pour but de consoler les âmes Qdèles qui vivent dans l’attente des espérances sans cesse différées, et qui sont en proie à la douleur et à la persécution. C’est ce qui explique que les apocalypses appartiennent surtout aux périodes de grands troubles ; le temps des persécutions d’Antioelius Epiphane et les au’.res époques dans lesquelles le joug étranger fut particulièrement terrible virent paraître un grand nombre de ces productions. — / ;) L’idée fondamentale est la même que dans les prophètes postexiliens. Avant tout, Yahweh ne saurait être infidèle à ses promesses ; si l’accomplissement en est dilïcré, c’est à cause des prévarications de toute sorte dont Israël se rend coupable ; les épreuves d’ailleurs servent à la purification des justes. Mais les oracles des anciens prophètes ne sauraient manquer de se réaliser ; aussi aime-t-on à les scruter et il n’est pas inouï que, par delà leur sens littéral et extérieur, on trouve un sens plus profond en rapport avec les circonstances présentes. — c) Toutefois la première différence qu’il faut signaler entre la prophétie et l’apocalypse a Irait à la manière dont le salut doit se prodaire. Comme Dieu avait choisi les peuples étrangers pour le châtiment d’Israël, la délivrance ne pouvait s’opérer qu’au détriment et par la ruine de ces nations. Or, à mesure que, sous l’influence du joug que faisaient peser sur lui ses maîtres successifs, s’accentuait rantilhèse entre Israël et les nations en général, le salut d’Israël apparaissait comme devant entraîner la ruine du monde ])aïen tout entier, exception faite des justes qui reconnaîtraient In suprématie de Yahweh et do son peuple. — d) Il y a ])lus. Lorsque les anciens prophètes annonçaient la ruine d’un empire, ils donnaient souvent, comme contre-coup à cet éliranlcment de peuples, un ébranlement du monde l)hysiqne (cf., Is., xiii) ; le choc cosmique était d’autant plus grave que l’empire menacé était plus puissant. Mais il send)lc bien qu’avec ces prophètes, la méta|)h()re tenait une grande place dans les descriptions. Il en va autrement avec les auteurs d’apocalypses. La ruine des nations entraîne tout naturellement un cataclysme universel. C’est véritablement la lin du monde qu’ils ont en vue, comme prodrome ou accompagnement des jugements divins. Us se détachent, peut-on dire, de la réalisation terrestre du royaume de Dieu, que les anciens prophètes avaient à l)eu près exclusivement contemplée, ]iour prêter attention aux issues cschalologiques qu’un Rzéchiel avait signalées en passant. Comme d’ailleurs

leurs perspectives ne sont guère plus distinctes que celles des prophètes, c’est dans un horizon assez rapproché qu’ils contemplent la lin des temps. — e) Au point de vue de la forme, certaines particularités sont à signaler. Pour faire valoir cette idée, fondement des espérances auxquelles ils s’attachent, que tout ici-bas est gouverné par Dieu, que rien n’échappe à son empire, ils aiment à faire le tableau, l’exposé des grands mouvements historiques qui se sont succédé, à mesure que Dieu le décrétait, jusqu’au moment jirésent. — f) Bien j)lus, pour rendre cette conception plus frappante, ils la transformeront à l’occasion en une prophétie qu’ils mettront sur les lèvres d’un personnage de haute antiquité ; Uénoch, le patriarche antédiluvien, sera tout désigné pour découvrir dès l’origine le plan et tous les secrets de l’histoire du monde.— g)Avraidire, les générations antérieures au temps présent n’ont pas bénélicié de ces révélations ; celles-ci ont été scellées, tenues secrètes jusqu’au moment où Dieu juge convenable de les manifester {à.r.wyjù--’.tj) pour la consolation des affligés.

B. Lines apocalyptiques de la Bible. — a) Is., XXIV-X.XVIL — La partie essentielle de cette apocalypse {Is., XXIV, --26 : XXV, 6-8) débute par un tableau du bouleversement de la terre et de ses habitants (Is., XXIV, 1-3). La terre succombe sous la malédiction causée par l’iniquité des hommes, qui portent à leur tour la jieine de leurs crimes (Is., xxiv, 4-12) ; il n’en restera pas plus qu’il ne reste d’olives après la cueillette (Is.. xxiv, 13). Il n’y a pas à s’illusionner dans un vain optimisme ; c’est d’une véritable fin qu’il s’agit (Is., xxiv, 14-20). Avec cette catastrophe coïncide un jugement de Yahweh qui s’exerce terrible sur l’armée d’en haut (les anges [ ?]) et sur les rois de la terre : jugement provisoire, qui aboutit à un châtiment, lui aussi provisoire, prélude d’un arrêt définitif (Is., xxiv, 21, 22). Cependant Yahweh trône à Sion et à Jérusalem, et sa gloire éclate devant les anciens (Is., xxiv, 28). Sur cette montagne, il prépare un festin pour ses élus, pour tous les peuples, il déchire le voile de tristesse qui couvre les nations, il détruit la mort pour toujours, il essuie les larmes sur tous les visages(/s., xxv, G-8). Si escbalologique qu’elle soit, cette vision garde encore des points de contact avec les préoccupations du temps présent (cf. Is., xxvii, 6-13) ; il semble que pour les élus il y ait continuité entre l’état actuel et celui qui suivra le jugement. A noter, pour les méchants, l’état intermédiaire entre les deux châtiments.

h) Joël. — Le point de départ du livre de Joël est la description des fiéaux (sauterelles, sécheresses)précurseurs du jour de Yalivveh (Jo., i, 1-12, 16-20 ; II, 1-11). Elle est complétée par des appels à la pénitence en vue d’éloigner le jour terrible, ou au moinsd’échapperauxcoupsdelajnstice (lo.. i, 13-15 ;

II, 12-17). De’^^ Yahweh, qui est avant tout miséricordieux (Jo., II. 13), se laisse toucher : il va écarter le Iléau et compenser les désastres par des bénédictions matérielles de toutes sortes (30., 11, 18-27) ; cependant son Esprit se répandra abondamment, non plus seulement sur quehpies privilégiés, mais sur toutes les classes de la société, et y ])roduira toutes sortes de manifestations surnaturelles (./ «.,

III, I, 2). Ce n’est pas à dire que le jour de Yahweh sera différé à jamais ; mais ceux qui, dociles à l’Esprit, invoqueront le nom de leur Dieu, seront sauvés ; sur la montagne de Sion et de Jérusalem, il y aura une réunion de délivrés, et iiarmi les survivants seront ceux que Yaliw eh ap])elle (Jo., iii, 5). De fait, les troubles cosmiques annoncent l’imminence du grand jour (Jo., iii, 3, 4 ; cf. iv, 1 5). Au moment où il ramènera les captifs de Juda et de Jérusalem, Yahweh rassemblera les nations dans