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JANVIER (LE MIRACLE DE SAINT)


étrangères à Paris, les Mémoires ms. sur le Jansénisme dressés par N.-L. Le Dran de 1713 à 1729 {Mémoires et Documents, Home, t. XVII, XVIII, XIX, XX, VIII). Us sont assez favorables aux Jansénistes. Au t. XCII, trois mémoires ms. du même genre, sans nom d’auteur. Et Annales de la constitution Unigenilus, par Le Dran, 26 vol. in-fol., originaux et imprimés du xvii » siècle (17 13-1789) {Mémoires et Documents. Rome, t. XLI-LXVI).

Sur l’histoire de Port-Royal, entre autres ouvrages : Histoire de l’abbaye de Port-Royal, Cologne 1762, 6 vol. (par Jérôme Besoigne). — Histoire générale de Port-Royal (par dom Clémencet), Amsterdam 1755-1757, to vol. — Racine (Jean), Abrégé de l’histoire de Port-Royal, édition Gazier, Paris 1908. — *Sainte-Beuve’(C.-A.), Por/-/rfova/, 4° édilion, Paris 1878, 7 vol., en complétant par Fuzel (l’abbé). Les Jansénistes du xviie siècle, leur histoire et leur dernier historien, M. Sainte-Beuve, Paris, 1876. — Varin (Pierre), l.a vérité sur les Arnauld, Paris 18^7, 2 vol. — (Clémencet. D. Charles), Histoire littéraire de Port-Royal, édil. Guettée, Paris 1868, t. I (seul paru). Une copie ms. de l’ouvrage complet se trouve à la Bibliothèque Mazarine, Ms. 4533-4537, 5 vol. in-4°. — Maulvaull (A.), Répertoire alphabétique des personnes et des choses de Port-Royal, Paris 1902. — Hallays (.

dré). Le Pèlerinage de Port-Royal, Paris

1909. — Gazier (A.), Port-Royal au xviie siècle. Linages et portraits avec des notes historiques et iconographiques, Paris 1910. — Gazier (..), Por/-Royal des Champs. Notice historique à l’usage des visiteurs, 4’" édit., Paris 1905. Comme, à l’exception de l’abbé Fuzel et de Varin, ces ouvrages sont d’inspiration, sinon janséniste, au moins peu favorable à l’Eglise romaine, on pourra les contrôler par les Mémoires de Rapin, ou par les passages consacrés à l’histoire du Jansénisme dans Gaillardin. Histoire durègne de Louis.V/T, Paris 18711879, 6 vol.. t. I, ch. iii, S 2, p. 296-323 ; t. II, ch. X, p, 128-22C ; t. III, ch. XVIII, § I, p. 373386 ; t. VI, ch. xLii. § i, p. 615-650. Consulter aussi Lavisse (Ernest), Histoire de France, Paris, Hachette. 1906-1908, t. VII", p. 87-109 ; t. VIP, p. i-13 ; t. VIIIi, p. 310-339.

Autres ouvrages qui n’ont pas encore été indiqués : Dechamps ou de Champs (P. Etienne Agard), De hæresi.fanseniana, édition du P. Etienne Souciet, S. J., Paris 1728. C’est le travail le plus solide qui ait été opposé aux Jansénistes. Ils n’y ont jamais répondu, et Sainte-Beuve, à en juger par In Table alphabétique et analytique, ne le mentionne même pas dans son Port-Royal. — Pnquier (J.), Le Jansénisme. Etude doctrinale d’après les sources, Paris 1909. — Jungmann (lî.), Jansenius Cornélius, der jûngere, /lischof von Ypern, dans Kirchenlericon, Fribourg-en-Brisgau, t. VI. 1889. — Forgel (J.), Jansenius and Jansenism dans The Cathdlic Encyclopedia de New-York, t. VIII.

1910. — Dictionnaire des Livres jansénistes (pare P. de Colonia, S. J., revu et augmenté par le P. Patouillet, S. J.), Anvers 1755, 4 vol. — Dictionnaire des Jansénistes (par James), au 2 vol. du Dictionnaire des hérésies dans V Encyclopédie théologique de Migne. Dans ce même dictionnaire, divers articles : Augustinus, Figuristes, Gotescalc, Jansénisme, Pelage, Prédestinatianisme, Semi-pélagianisme. — Moréri(L.), Le Grand Dictionnaire historique, édition de 1769, 10 vol. in-fol., contenant de nomV)reuses notices, ajoutées par l’abbé Goujet sur les Jansénistes. — Lelong, Bibliothèque historique de la France, édition Févret de Fontette, 1768-1778, 5 vol. in-fol. Abon dant sur le Jansénisme dont les éditeurs sont amis. — Reusch (D’Fr -H.), Index der verbotenen Rucher, 2 vol., Bonn 1 883-1 885. L’auteur est vieuxcatholique.

A. DE Bbedelièvre.


JANVIER (LE MIRACLE DE SAINT). — I. En quoi il consiste. — II. La cérémonie du miracle à xXaples. — III. J.’histotre du miracle depuis 315 jusqu’à nos jours. Témoins oculaires : témoignages privés et officiels. — IV. Essais d’explication naturelle. — Bibliograplie.

I. Le miracle de saint Janvier. — Ce miracle consiste en quatre phénomènes distincts : trois se passent à Naples. le quatrième à Pouzzoles, ville située à 14 kilomètres de là.

Les trois phénomènes de Naples sont les suivants :

1° Liquéfaction, à certains jours de l’année, d’une substance coagulée, contenue dans une petite ampoule ou fiole de verre, et qui, d’après la tr.idition, serait du sang de l’évêque Janvier, décapité à Pouzzoles en 305 par les ennemis du Christ ;

2° Augmentation très forle du volume de cette substance, dans l’ampoule liermétiquement et perpcluellement close de toutes parts ;

3° Diminution très forte du volume de cette même substance, d.ins les mêmes conditions de clôture absolue.

Le phénomène de Pouzzoles consiste en ceci :

4° Rougissement, parfois accompagné de suintement, d’une pierre poreuse qui fut, selon une tradition constante, imprégnée du sang du martyr pendant la décollation ou quelques minutes après.

Reprenons chacun de ces quatre phénomènes :

Liquéfaction. — La substance qui se liquélie à Naples est conservée religieusement dans une vaste chapelle dédiée à saint Janvier et annexée à la cathédrale. L’ampoule qui la contient, dont elle occupe ordinairement la moitié et un peu jilus, a une capacité de 60 centimètres cubes environ. Hermétiquement close, cette ampoule est fixée dans une sorte de colTretou reliquaire, assez semblable à une lanterne de voiture : deux lames de cristal, qui le ferment devant et derrière, permettent néanmoins de voir nettement à l’intérieur l’ampoule et la substance y contenue. Cette substance, d’un rouge très sombre tirant sur le noir, se présente ordinairement à l’état plus ou moins solide : tantôt tendre, tantôt figée, tantôt (et plus souvent) dure ; mais dix-huit fois par an, aux mois de mai, septembre et — quelquefois seulement — en décembre, elle entre en liquéfaction, au cours d’une cérémonie religieuse publique où l’assistance est toujours nombreuse. La liquéfaction, après ramollissement de la substance, s’opère brusquement et d’un seul coup, sur tous les points à la fois de la périphérie ; elle est presque toujours totale ; quand elle est partielle, la portion non liquéfiée est toujours celle du milieu, elle forme au milieu du liquide un noyau solide que les Napolitains nomment globo. Ce globo, après liquéfaction, tantôt persiste toute la journée, tantôt se liquéfie lui-même, quelques minutes après. Il se produit — quelquefois seulement — de petites bulles qui se groupent en écume à la surface de la substance après liquéfaction ; ce qui a fait dire à quelques-uns que la substance bout. Expression tout à fait inexacte : il n’y a pas de véritable cbullilion, mais simple formation d’écume.

Quant au temps que la substance met à entrer en liquéfaction, à partir du moment où on la sort de sa niche, il varie d’une minute à une heure ou même davantage. Il arrive, mais très rarement, qu’il n’y ait pas liquéfaction.