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INSTRUCTION DE LA JEUNESSE

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savants ircIo(iucnic, travaux d’Iiistoirc, de vrrsi(icalion on de criliqui’, tout l’outillage iiitellcitucl ro<laiii(- ]), ir le n’ijinii : nouveau va sortir de leurs mains. L’écolier n’a qu’à elioisir. « (Imii.vkt oh la Toiu, iiiivr. cité, p. iî58.)

M. Vau.ut i)i< Vluivii.i.K larætérise ainsi le pro^’raniuio d<-s Jésuites : ci Kn des temps de routine, où l’Kislise cnseifîiiante tremblait devant les lanf^ues aneiennes, K-s Jésuites prescrivirent liardiineiit l’étuile ilii latin, du jïri’c, de l’Iiélircu. L’enseif^iieuiciil lies autres langues, mortes ou vivantes, nationales cl ctrani, ’cres. bien loin d’être néj, ’lij, ’é, fut érigé par eux en faculté nouvelle. » (llist. de l’inslnirtiiiii inihlif/iie, p. 2l13.) Rien de sacramentel dans li’s ]irescriptions relatives au choix des livres : I. Si dans la suite îles temps un auteur paraissait plus utile pour les étudiants, on pourrait l’adopter. » (Cuiistituùuiis, IV partie, xiv, i.) Ht ailleurs : « On doit embrasser, dans chaque faculté, la doctrine la plus sftre et la mieux suivie, ainsi que les auteurs qui l’enseignent. » (Cunsliliit., ibid., V, 4.) Quoi de plus sage et de plus sensé que de telles prescriptions, et combien l’Université était en arrière de vues aussi intelligenlcs ! Ajoutons qu’elles furent exécutées avec une rare habileté par les Jouvancy, les Gretzer, les de la Uni’, les V.iniére, cpii ne cessèrent de rajeunir et de perfectionner les livres de classe… Je passe rapidement sur d’autres dispositions excellentes, comme de ne pas astreindre à des mesures uniformes pour la durée des cours et des épreuves, des intelligences inégales (Ihiil., -vv..).

La réussite fut immense. « Leurs écoles, à peine ouvertes, rc(, ’urent de nombreux auditeurs, même protestants (KiiiTz, lîxrjiiisse d’un systcino coniplet d’inslrnrlinn et d’édiicatidii, t. III, p. f(>S). Dans les pays catholiques, elles furent tout d’abord comme assiégées [)ar la faveur publique. Chefs et membres de la sixûétc ne négligèrent rien d’ailleurs pour exploiter, soutenir et accroître de tels résultats. » (VAr.i.ur Diî ViuiviLLH, p. 23/1-235.)

Les Jésuites fondèrent leur premier collège à IJillom. p. lili’ville d’Auvergne qui avait possédé une Université (iTiSG). L’établissement devint llorissant (KouoiiKiiAV, Hist. de la cunipns^nie de./ésiis, t. I, p. 1718 ss.). l’armi ceux qui s’élevèrent dans la suite, liions les collèges de Trévoux, de l’Are à Dôle, des Go(lir, ns à Dijon, de la Flèche, etc. En 1762, ils en possédaient Odij, dont 80 siU’le sol de France.

Insliluc’e par Pi !  ; ni ; ii du ISiiitui.i.i ; en iGi 1, la congi’cgation <h ; s Oraloriens s’adonna bientôt elle aussi à linstruction de la jeunesse (Tmiuv, (iHcr. cilr, p. loo ss.). « On ri-connaît sans peine, écrit M. Thérv, les souries du système d’enseignement de l’Oratoire. Ce sont d’abord les écoles de l’ort-Royal, les ouvrages des s.ivants solitaires ; le nom même de Lancelot est invoipié. C’est ensuite la méthode… des Jésuites, qui.1 modilic les levons de l’Oratoire et les a rendais, comme on l’a remarqué justement (S.mnti ; -BRUvr. ffisl. de /’ort-Hoynl. t. II, p. i^>Sh), plus ornées, plus aeadémi(pies. > (Tni’aiv, p. idS-iOr).) Deux de leuis collèges ont acquis une ; particulière eéléhrilé : Juilly près de l’aris, et le Mans.

Une.inlrc congi-cgation fonda dans le nu ; me siècle

des collèges rc|)nlés : ce fut la congrégation de.Jésus’de Marie, dite plus tard des Kuilistes, du nom de

ilibé I, i ; drs, frèie de l’historien Mczeray, qui l’avait tnblie en iG43 (TniiiîV, p. loO).

3* /’Indes xu/iérii-iires. — « Kn Italie comme en Allem.igne. la diffusion de la culture classique avait été l’ieuvre des Universités. Uien de semblable en France. Seul, Paris est une exception. De bonne heure, la faculté des arts s’y était ouverte aux idées

nouvelles. Mais la i)éncliation avait été favorisée par ce partieulaj’isniedi^s nations cl îles collèges qui rendait com[dète la liberté des maîtres et possibles les changements deméthode.u (Immaut nii laTouu, nui>r. cité, p.’iUi ; cf. l’nuROT, De Vorj^anisoliun ilc l’en— sei^ncincnl dans l’CiiiiCr.silé de l’tiris, p. 108.)

« Savoy.ird d’origine, bien Français de r ; i<e, d’espril

et de langue », (Inillanme Ficliet, le premier, se fait l’apôtre de la culture lettrée et, grâce à lui, Paris entend « rélo(]uenc(^ de Kome » (ibid., p. 3’|N). « Sa lettre du j" janvier 1/171 à Gagiiin sur les Oi-ii(ines de Viinprimerie en J<’riiiice et l’iitiliié de L’orltiiif^ruphe est bien le manifeste de l’esprit nouveau. Pour rendre f.iniilicrc la connaissance du lalin, Fichcl a fait inquimer aussitôt l’ « Ortliograidiia « ûc Gasparino Ua/.izza.Ie Ic.xiqiie de Dathi et les a Flégaïues » de Valla. Pour donner un niodcli^ d’édiliou cl.issique, il presse Heyniin de publier le De 0//iciis. Son traité De la llliéturitjue, conqiosé en juillet 1/171, sera enlln destiné à enseigner aux Français l’art de bien dire. Lui-même prêche l’exemple. Il professe à la fois la théologie à la Sorbonnc et, chaque soir, aux écoles de la rue du Fouarre, la littérature. Dans sa bibliothèqvK’, à côté des.mciens prennent pl.icc des modernes : Pétrarque, Pier-Paolo Vergerio, Guarino de Vérone. Il devient l’ami, puis le correspondant de liessarion et quand, à l’appel de ce dernier, il aura quitté la France (i/p^S), en deux ans, l’élan aur.i été donné ; pour continuer son œuvre, voici un ami et un disciple, Koberl Gag-niu. » (// « ’(/., p. [S^iSS^iQ.)

L’enseignement d’Aléandre devait être l’occasion d’un progrès plus retentissant encore. Les collèges de la Marche et d<^ Cambrai en furent témoins (i.’iog, 1511, ir)13). Tour à tour il y commente Ausone, les Dialogues de Platon, la grammaire grecque de (-aza, les traites de Cicéron. « Je voudrais, écrivait le /i août 151 1 Jean Kurher à Iluinmelberg, que tu oies cette foule. On dirait une armée innond>ral>le. Quoi plus’.' On croit qu’Aléandre nous est tombé du ciel, et, comme pour Faustus, on ne cesse de crier : — Viv.atI vivat ! » (PAQinmt, Jérôme Aléandre, p.."^i ; I.mrart iik L.V Touu, j). 352.) Hicntôt le triomphateur abandonne son auditoire. Sous Charles VIII, sous Louis Xll surtout, nombreux furent les Mécènes ecclésiastiques qui., à l’exemple du cardinal d’And)oisc (cf. la lettré du cardinal relative aux réformes du collège deMonlaigu, i’i février 15d2 : Fkubikn, ///.((k/y’</e Zu V’.ile l’aris. Pièces jusl., t. V, p.’jiH), se tirent s : loire d’encourager les belles lettres. Evëipie de Paris, Ktienne Poncher fut, parmi ces prélats humanistes, l’un des plus brillants. C’est lui qui fut leprotecliur d’Aléandre. Déjà il l’avait fait revenir de Paris en 1511. Il le garda auprès de lui comme secrétaire, de ilécembre 1513 à la lin de 151/|. Dans la suite, Aléandre devint cardinal (Imisaut dp. la Toub, p, 5/|2 ; Bauduillai.t, l.’Ei ; K calhoL, lu llenaif sauce, le Proteslanlisnte,

p. O") Du reste, Etienne Poncher est « en rapports avec tous les érudits de son temps : Ilermonyme, Hudé, Lefèvrc, Guillaume Co]). Dans ce tourbillon d’alTaircs, politiques ou religieuses, qui absorbent sa vie, il trouve encore le tem])S d’écrire, de réunir des manuscrits ovi des livres, de seconder l’essor des éludes grecques » (Imraut i>h la Toun, p. 5/(2), De même, un peu plus tard, on verra le cardinal Charles de Lorraine fonder l’Université de Ueims : là, comme à Paris, sont enseignés lo grée et le latiu^ l’hébieu et le cliald.aïqne (P>AiM)niLLAUT, p. rjo).

C’est un autre prélat, Giustiniani, évêque de Nebbio, qui introduisit l’humanisme à la.Sorbonnc : en 1517, il y enseigne riiébrcu(A.LKi-ltANC, ///.< ; /. daColli’He de France, yt.’15 ; Imuart dk la Toun, p. 35a).

Dans la sphère des hautes éludes elle aussi, les