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INERRANCE BIBLIQUE

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et la pratique des indulgences. C’est d’après eux, et non point d’après ceux qui la déCjïurcnt ou en abusent, qu’il en faut apprécier les effets.

Bibliographie. — i’Pour l’exposé de la doctrine. — Tous les traités de tUéologie catholique ont un appendice sur les Indulgences à la On du traité sur le sacrement de Pénitence : v. gr. Billot, De sacrameniis, t. II, p. 22 1-227 ; *-’"' Pescli., Præleciiones dogmaticae, t. VII, n* 461-507. — Parmi les grands théologiens de la période scolastique ou moderne, sont à signaler en particulier : Alexandre de Halès, Summa theolug’ca, p. IV, q. a3 ; Albert le Grand, in IV Senl., dist. 20, a. iG-22 ; saint Thomas d’Aquin, in IV Sent., dist. 20, q. 1, a.3-5 et dist. 45, q. 2, a. 3, sol. 2 ; saint Bonavenlure, in IV Sent., dist. 20, p. a, q. 3-6 ; Cajetan, Opuscula, Tract. vTii, De indulgentiis ; Bellarmin, De indulgentiis libri duo ; Suarez, De poenitentia, disp. xlix-lvii ; Lugo, De sacramento poenitenliae, dispiit. xxvii ; Collet (Pierre), Traité historique, dogmatique cl pratique des indulgences et du jubilé ; Theodorus a Spiritu Sancto, Tractatus dogmatico-moralis de indulgentiis (Rome I743) ; Beringer-Marozer, Les Indulgences : leur nature et leur usage (trad. de l’allem.), t. I, i* partie est le meilleur exposé français de la doctrine commune.

i<> Pour le développement historique. — Parmi les protestants, il j- a surtout à consulter : H. C. Lea, A history of auricular confession and indulgences (Londres, 1896) : tout le tome III est consacré aux indulgences ; "Th. Brieger : art. Indulgenzen dans la Realencyklopiidie fiir prot. Théologie, t. IX. L’un et l’autre, le premier surtout, accumulent les faits et les documents, mais les interprètent avec un parti pris évident d’hostilité contre l’Eglise catholique. — Du côté catholique, les meilleurs travaux furent longtemps ceux de Morin, Commentarius historicus de disciplina in administralione sacramenti pænitentiae, I. X, et de Euscbe Amort, De origine, progressu, valore ac fructu indulgentiaruni (Venise, 1738). On peut citer aussi une série d’articles de A. Faucieux (A. Chollet), Les indulgences devant l histoire elle droit canon dans la Be^ue des sciences ecclésiastiques de 188 ; et 1888 ; l’article Jblass dans le Kirchenlexicon ; un article de M. Boudinhon : Sur l’histoire des indulgences à propos d’un livre récent (celui de H. Lea), dans la Kevue d’hist. et de litt. relig., III (18y8) Mais l’histoire la plus complète et la plus rigoureusement scientifique est désormais à chercher dans les nombreux articles publiés depuis 189g par le D Xicolas Paulus dans diverses revues allemandes et en particulier dans la Zciischrift fur kalhol. Théologie. Voici les titres des principaux, dont nous nous sommes constamment inspirés au cours de notre travail : Joh. v. Paltz iiber Ablass und Reue (XXIII (1898), p. 48 sqq.) ; Ablassschrifl Albrechts von JVeissenstcin (ibid., p. 423 sqq.) : i’icolaus H’eigel und Heinrich v. Langenstein iiber den Ablass von Schuld und Strafe (ibid., p. "jli’i) ; der Ablass fiir die Versiorbenen ini Mitlelalter (XXIV (1900) p. 1) ; Der Ablass fiir die Versiorbenen amvusgange des Mittelalters (ibid.. p. 249) ; Johann v. ff’esel iiber Busssacramenl und Ablais (ibid., p. 644) ; ’^w Geschichte des Jubilâums vom Jahre lôÛO (ibid., p. 1^3) ; Geuss und yider iiber das Juhiliium als Èrlass vom Schuld und Strafe (ibid., p. 182) ; Die Eriiffnung der heil. Pforte (ibid., 768) ; Bonifacins L und der Ablass von Schuld ur.d Strafe (XXV (1901), p. 338) ; Die iilteslen Ablàsse fiir Almosen und Kirchenbesuch (XXXIU (1909), p. i) ; Die Anfànge des Ablasses

(ibid., p. 281) ; Petrus Marlinez von Osma und der Ablass (ibid., p. 099) : Die Ablassiehre der Fruhscholastik (XXXIV (1910), p. 433) ; Die Anfiinge des sogenannlen Ablasses von Schuld und Strafe (XXXVI (1912), p. 6" et 262). De plus, son ouvrage spécial : Johann Tetzel. d-jr Ablassprediger (.Mayence, 1899), complété depuis par Schulte, Die Fugger in Boni, 1495-1529 (Leipzig, 1904), et les critiques de ce dernier, Schrôrs, par exemple : Léo X, die Marnzer Erzbischofsuahl und der deutsche Ablass fiir S. Peter im Jahre 1511 (Zeitschr. f. kalh. Theol., XXXI (1907). p. 267 sqq.). a complètement renouvelé l’histoire de la querelle des indulgences en Allemagne au temps de Luther. Voir aussi : Pastor, Histoire des papes (tr. f.), t. VII, ch. vu ; Grisar, Luther, t. I, ch. ix, i-a.

P. Galtieh, s. J.


INERRANCE BIBLIQUE. — I. Etat de la question. 1. Inerrance et inspiration. 2. Difficultés particulières de l apologétique biblique. 3. Méthode à suivre. — II. Princu’ES et procédés géné-RACX DE SOLUTION. I. Données théologiques, a) Analyse de la formule « L’Ecriture ne fait pas erreur ».

b) Langage humain de la Bible, c) Assertion de l’hagiographe. d) Assertion divine. 2. Données rationnelles, a) Erreur formelle, t) Erreur objective.

c) Expression n’est pas assertion, d) Paroles et sentiments d’autrui rapportés par l’écrivain sa cré. e) Sentiments personnels de l’auteur inspiré. f) Psychologie de l’hagiographe. g) Ses raisonnements, h) Vérité relative. 3. Données littéraires, a) Genres littéraires, b) Procédés rédactionnels. — III. La Bible et les sciences de la nature, i. Principe fondamental. ^. Le concordisme scientifique. 3. /- « Bible et la science. — IV. La Bible et l’histoire, i. Peut-on appliquer au récit biblique ce qui vient d’être dit des sciences de la nature ? a) Analogie des matières, b) Autorité de S. Jérôme, c) Encyclique Providentissimus Deus. 2. Procédés pratiques pour résoudre les difficultés d’ordre historique. 3. Dans les textes prophétiques. — V. Religion et morale. I. Ileligion. 2. Morale.

I.Etatdelaquestion. — j. Inerrance et inspiration.

— Le terme d’inerrance (ni latin, ni français) a été créé par les théologiens pour désigner cette propriété du texte biblique, qui exclut l’erreur, et même sa possibilité. C’est l’inerrance de fait et de droit.

L’inspiration ne résulte pas de l’inerrance ; au contraire, on conclut celle-ci de celle-là. Voir Inspiration de la Bible. L’inerrance de fait, même si on la suppose établie avec évidence, ne serait pas une preuve de l’origine divine de la Bible, puisqu’un livre sans erreur reste possible avec les seules ressources du savoir humain. Il est vrai que l’Ecriture touche à tant et à de si difficiles questions que l’absence de toute erreur, scientiliquement constatée, constituerait une très grave présomption en faveur de son caractère surhumain ; mais l’assistance divine, sans inspiration proprement dite, sullirait à rendre compte de cet état de choses. Les définitions de l’Eglise sont infaillibles, sans être inspirées.

Ce n’est pas précisément pour défendre l’autorité humaine de la Bible que l’apologétique s’attache à la venger de tout reproche d’erreur. Quand on aurait fait la preuve que çà et là les écrivains sacrés ont payé tribut aux préjugés et aux opinions erronées de leur temps, ceux-ci n’en resteraient pas moins comparables aux meilleurs auteurs de l’antiquité. Mais l’autorité divine du texte sacré exige davantage. Aussi bien, tous ceux qui ont cru avoir dans