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XXXV

la révolte du simple


Aux cris de Hawa, de toutes les ruelles avoisinantes, les gens accoururent et ce fut bientôt, devant la maison du crime, un attroupement bruyant de prostituées, de fellahs oisifs, de marchands ambulants avec leurs couffes et leurs bêtes. Le caftan au vent, Goha s’éloignait à grandes enjambées. Il marchait au milieu de la chaussée, fendant l’air de ses bras pour s’assurer la voie libre, précaution inutile d’ailleurs, les cris de Hawa ayant fait le vide devant lui.

La rue aboutissait à une place quadrangulaire bordée de petites boutiques. À l’ombre des stores verts ou jaunes, rouges ou blancs, des groupes discutaient. Sur toute la place, c’était un encombrement de légumes et de fruits, Parmi les melons, les pastèques, les courges, les aubergines, les marchands debout criaient et gesticulaient.