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— Ton âne ? gronda-t-il, ton âne ?…

Il empoigna Goha et le cingla de sa cravache.

— Que faisais-tu chez moi ?

— Je cherchais mon âne.

— Ton âne, misérable menteur, ton âne dans mon jardin ?

Il leva son cimeterre, donna un coup de plat sur le dos de l’intrus et le saisissant par la touffe de cheveux qu’il avait au milieu du crâne s’apprêtait à lui trancher la gorge.

— Comment t’appelles-tu ? Qui es-tu ?

— Je suis Goha…

Comme par l’effet d’un enchantement le visage du seigneur s’éclaira, son bras retomba et, d’une voix rude mais sympathique, il dit :

— Tu es Goha ?

Revenu de son épouvante, Goha se plaqua la main sur la poitrine.

— Où est Goha ? cria-t-il, où est Goha ? Le voici !

Le mamelouk l’interrompit en riant :

— Ha ! Ha ! c’est bien toi. Il court beaucoup d’histoires sur ton compte. Ce serait dommage de te tuer.

— Tu voulais me tuer ?

— Oui.

Goha s’écarta timidement de cet homme qui disposait de sa vie avec tant d’assurance. Mais repris par le souci de sa perte, il balbutia :

— Tu ne veux pas me dire où est mon âne ?

Il lui fut alors permis d’expliquer sa mésaventure. Le mamelouk mit aussitôt des cavaliers aux