Page:Ades - Josipovici - Mirbeau - Le Livre de Goha le Simple.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XV

Parmi les arabesques


— Est-ce qu’il est sorti, ce matin ?

— Oui, je l’ai vu sortir.

— Il est passé sous la fenêtre ?

— Non… comme d’habitude, il s’est dirigé vers le Nil…

— Voilà vingt jours qu’il se rend là-bas… il y reste jusqu’au soir… Pourquoi ? Qui rencontre-t-il, ma sœur ?

Nour-el-Eïn interrogeait Amina. Elle était revêtue d’une tunique verte et s’éventait avec une palme. La journée était chaude. Au milieu de la salle, l’esclave trempait ses jambes dans la vasque où s’effritait un jet d’eau. Parfois un poisson rouge s’approchait, précautionneux, de son pied blanc, l’effleurait du museau, puis, d’un brusque mouvement de queue, s’en écartait. Nour-el-Eïn poursuivit :