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L’AVIATION MILITAIRE

Resterait à savoir, après utilisation parfaite des deux armements ci-dessus, lequel ferait pencher la balance en faveur des services rendus ? Les événements seuls pourraient nous le dire ; mais il nous semblerait très dangereux d’attendre leur réponse.

Ces dépenses ne présentaient donc rien d’exagéré comparées à celles absorbées par les départements de la guerre et de la marine ; elles permettaient la création de la première armée aviatrice d’une importance respectable.

Le budget annuel de l’aviation armée, arrivée à son développement complet, n’eût pas été fantastique comme le sont, de nos jours, ceux qui intéressent la défense nationale. Il aurait, au contraire, amené de grandes économies ; pour les rendre plus tangibles, nous supposerons qu’on eût supprimé une grande partie de l’armement existant, devenu inutile, et que le total du budget de l’aviation militaire n’eût été que moitié de ceux de la guerre et de la marine réunis ; on voit de suite que ces économies auraient atteint, peut-être, un demi-milliard.

Mais, sans doute, on n’aurait jamais consenti à diminuer le chiffre du budget actuel, de crainte d’affaiblir la défense nationale ; alors avec l’autre moitié restée disponible, on aurait pu entretenir quatre ou cinq mille avions et tout ce qui devait en dépendre, comme personnel et matériel. Cela eût constitué une force aérienne colossale à laquelle n’aurait pu résister qu’une force ennemie aussi formidable ; mais, à cette époque, notre avance sur les autres puissances, en aviation armée, aurait été telle, qu’une pareille éventualité se serait trouvée impossible.