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LES AVIONS

quence ; lorsqu’une des grenades, ou le cordon, rencontreront l’obstacle, l’explosion aura lieu.

Pour attaquer l’ennemi à terre, les avions de ligne emploieront la grenade simple qui explosera au contact du sol ou de ce qui le recouvre. Ils auront encore à leur disposition une semence explosible, sorte de diminutif des grenades, qui sera destinée à tomber sur les lignes ennemies, pour faire rompre les rangs de l’infanterie et de la cavalerie.

Pour produire les mêmes effets, une autre arme sera employée ; elle consistera en de petites flèches, en fil d’acier écroui, très effilées, d’une longueur de 10 à 20 centimètres, de 1 à 2 millimètres de diamètre, très pointues d’un bout et aplaties de l’autre pour former deux petites ailettes hélicoïdales, qui en tombant feront tourner la flèche afin d’orienter sa pointe vers la terre. Le poids de l’unité sera de 1 gramme pour les petites et de 5 grammes environ pour les plus grosses. Un avion de ligne pourra donc emporter 100.000 petites flèches, ou 20.000 grosses, dans le poids de 100 kilos. On laissera tomber régulièrement ces flèches à l’aide d’un semoir mû à la main.

À côté des grosses torpilles et de leurs effets foudroyants, ces bouts de fil d’acier paraîtront être une plaisanterie ; mais nous avons calculé qu’une flèche parfaitement droite, bien pointue, très écrouie, de 50 centimètres de long et 1 millimètre de grosseur, tombant d’une hauteur de 500 mètres, était capable de traverser un homme de part en part ; c’est pour cela que nous les avons raccourcies.

Enfin, l’arme héroïque prévue, mais dont on ne fera usage que très rarement et dans des cas extrêmement graves, sera le grappin, et le harpon réservé aux charges. Ah ! nous vous accorderons volontiers que ce ne sera pas là le poste d’un poltron !

L’avion de ligne formera la base de l’armée aviatrice. Des légions entières en seront formées, lesquelles, réunies,