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LORD LYLLIAN

toqué. Et sans chercher à contredire le petit Lord, il allait se mettre à bouquiner quelques almanachs légers du xviiie siècle qui traînaient çà et là, quand un coup de sonnette retentit.

De sa chambre, Renold cria :

— Guy, mon vieux, allez ouvrir. J’ai envoyé ma valetaille à la Bastille, sous prétexte d’y corner des cartes. Ces gens-là m’épient… Voulez-vous ouvrir ?

Un second coup de timbre retentissait.

— Mais si je ne connais pas ? hésitait Payen.

— On vous prendra pour le domestique : Vous avez tant d’allure !

Grognant, Payen alla vers la porte…

— Tiens, c’est vous ? j’aime mieux çà ! s’exclamait-il, rasséréné.

Chignon entrait, très agité…

— Qu’avez-vous, mon cher ?…

— Ne me le demandez pas. Où est Lyllian ?

— Il s’habille, il va sortir.

— Pour aller où.

— Un secret…

Puis il ajouta très bas :

— Chez Harold Skilde.

— Sacré nom ! j’en viens.

— Vous ?

— Oui.

— Et alors ?

— Foutu !

— Comment ?… Qu’est-ce que vous voulez dire ?

— Je suis arrivé là-bas à deux heures, au reçu d’une dépêche de Minet, l’éditeur. La mansarde était encombrée de prêtres et de pasteurs qui se disputaient