Page:Adelswärd-Fersen - Messes noires ; Lord Lyllian, 1905.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
LORD LYLLIAN

Tenez, voici la gondole et les chanteurs… joli, n’est-ce pas ?…

» Alors, reprit-il, prenant le silence de Renold pour un aveu, je… vous aime comme elle… oh, je vous aime, Renold Lyllian.

— Lord Renold Lyllian, je vous prie, mon Prince…

Le Russe se remettait, puis, insistant…

— Je vous aime, m’aimez-vous, dites… Est-ce de l’amour ?

— Mieux que cela : du dégoût !

Et comme les guitares s’accordaient aux mandolines et qu’une voix de femme préludait à l’éternelle Santa Lucia, lord Lyllian, aux doigts de Jean d’Alsace, monta en gondole le plus galamment du monde.