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premières loges à la prochaine. Nous commençons notre tournée dès le coin de la place de la Concorde. Une, deux, trois maisons. Dès le premier appartement visité, nous trouvons le nid idéal au quatrième, avec un grand balcon sur les Tuileries. Il est libre. Nous le voulons tout de suite. Qui est le propriétaire ? M. Soufflot ! Je me rappelle l’avoir entendu nommer comme un ami par Jean Reynaud ; j’y vois un signe. C’est l’esprit paternel de Jean Reynaud qui m’a conduite là. Nous courons, Alice et moi, chez Mme Jean Reynaud, qui me donne une lettre pour le très vieux M. Soufflot.

Mais c’est qu’il est charmant, mon propriétaire ! Tout ce que je lui demande, il me l’accorde. L’appartement sera nettoyé, repeint, son loyer diminué. Le bail, envoyé à mon père trois jours plus tard, est signé.

Quelques meubles nous arrivent de Chauny, et Alice et moi nous campons au milieu des ouvriers. Tout marche si bien à souhait qu’un mois plus tard mon père et ma mère s’installent. Ils sont ravis de la fête des yeux que nous offre tout le jour notre appartement, des illuminations magiques du soir. Enfin nous sommes Parisiens et nous pendons la crémaillère dans huit jours.

Le jour de notre dîner de crémaillère, quelle