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riennes. Flaubert, à cette époque, appelait Voltaire « un saint, une âme tendre ». Peyrat disait, bien avant Gambetta : « Le cléricalisme, c’est l’ennemi ! »

Guéroult, et l’on affirmait que l’Opinion Nationale n’avait été fondée que pour cela, inspiré par le prince Napoléon, menait, à grand fracas, sa campagne de mangeur de prêtres.

M. de Morny, le prince Napoléon, les francs-maçons, les positivistes, les bourgeois voltairiens, les républicains de tous les groupes, faisaient en France la même besogne que l’habileté de Cavour, la propagande ardente de Mazzini et de Garibaldi, faisaient en Italie.

Seul, le Courrier du Dimanche protestait contre la folie anti-religieuse en des pages prophétiques.

Autour de Napoléon III, ses intimes et ses dévoués s’inquiétaient, car, d’une part, les attaques contre les cléricaux l’englobaient, et, d’autre part, les prêtres du haut de la chaire l’appelaient « Néron » et « persécuteur de l’Eglise ».

Deux années plus tard, Mérimée racontait un jour devant moi que l’Empereur s’étonnant d’être ainsi en butte aux attaques venant des côtés les plus opposés, l’Impératrice, de qui Mérimée tenait le fait, copia, pour la faire lire à Napoléon III, une phrase d’un article de Montalembert qui le frappa singulièrement : « Un gouvernement peut commettre tous les