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« Je ne puis vous écrire sans vous dire combien je vous aime, et je ne puis vous dire que je vous aime sans m’exposer derechef à quelque cruelle indiscrétion de votre part. Mon affection pour vous est cependant bien pure et bien désintéressée pour prêter à la raillerie. Ceux qui n’aiment que pour aimer et ne demandent rien de leur tendresse devraient être au moins à l’abri des disgrâces qui menacent justement les égoïstes et les ambitieux. Mais trêve de reproches ! Ce n’est pas votre faute si vous tenez tant de place dans ma vie et si j’en tiens si peu dans la vôtre. Je ne vous écris pas pour me plaindre, mais pour vous dire que chaque fois qu’il vous arrivera un bonheur, dites-vous bien que l’un de mes vœux aura été comblé.

« A vous de cœur, d’esprit et d’âme.

« TOUSSENEL. »

Je n’étais pas allée à un bal costumé depuis celui d’Alexandre Weill. Mme O’Connell, le peintre, en donnait un auquel je fus invitée.

Je devais y être conduite par Adam-Salomon, que je voyais fréquemment depuis qu’il avait fait ma photographie pour l’album de Mme d’Agoult et chez qui je commençais à poser pour un buste.