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Feuillantines. Je lui écrivis et elle me répondit « Venez. »

Déjà je connaissais presque tous les hommes célèbres de mon temps. J’avais écrit quatre ou cinq livres. Quoique j’eusse la passion d’admirer, je n’étais cependant pas de celles qui se prosternent, fût-ce vis-à-vis du génie !

Pourtant, comme j’étais émue en allant rue des Feuillantines, mon cœur battait, ma gorge se serrait ! J’eus un moment l’envie de retourner, me disant que j’allais faire la figure la plus sotte au monde.

J’entrai et me trouvai en face de George Sand.

Assise dans un grand fauteuil qui la faisait paraître toute petite, elle avait les deux bras appuyés sur une table et roulait une cigarette.