Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
IRÈNE ET LES EUNUQUES

cubiculaire, flatteuse à l’égard de Constantin qu’elle voit se divertir… Souffle, et tu expulseras de ton nez… une basilique…

— Et l’oncle Nicétas,… présume une autre… Deux hippogryphes vont sortir de ses narines, certainement… Reprends haleine, oncle…

— Bon, ils pleurent tous… Les larmes débordent les paupière des aveugles…

L’hilarité secoue la multitude en voiles de couleurs, en diadèmes de perles, en manteaux brodés d’insignes.

— Ça les fait souffrir, tu sais… Rien ne cicatrise entièrement leurs plaies…

— Ils font des grimaces plaisantes… Ah ! celui-là plus gros qu’une jarre de saumure…

Constantin déclame :

— Damianos, à toi qui allumais les villages sur la côte de Bithynie, afin d’épouvanter ceux de Byzance, Notre très pieuse mère et Moi-même, afin qu’Alexis devînt le Basileus des Romains et que tu fusses son logothète… ; et à toi, Pierre, toi qui ne verras plus rien avant les flammes de l’Hadès en signe de mon pardon je t’offre à manger de mon mets impérial…

Les aveugles grimacent et éternuent. La foule ricane :

— Ah ! ils pleurent tous…

— Ton caprice,… proteste Alexis,… peut faire rouler nos têtes dans le sang de nos veines coupées, Rayon du Christ, cependant…

— Qui parle sans être interrogé ?… gronde le héraut durement.