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IRÈNE ET LES EUNUQUES

refouler les Bulgares dans leurs montagnes. Au mois de juin, il appela près de lui le Lachanodracon, lui composa le meilleur état-major avec le protospathaire Étienne, Chaméas, les stratèges Nicetas, Théognoste et le devin Pancrace. Le génie de ces hommes de guerre échoua dans les défilés des Balkans. Au cours de combats engagés sur des terrains défavorables au déploiement de la cavalerie et à la manœuvre géométrique des légions, ces personnages, malgré les prédictions de Pancrace, perdirent tous la vie. Les barbares conservèrent leurs positions.

À cette nouvelle, les Arméniaques proclamèrent le César Nicéphore. Irène n’hésita point à le faire arrêter avant qu’il eût rejoint ses partisans, ainsi que les nobilissimes ses frères. Presqu’aussitôt, l’empereur penaud ayant d’ailleurs consenti, des bourreaux présentèrent aux yeux d’Alexis et de Nicéphore, les lames de fer incandescentes dont l’éclat les aveuglèrent à jamais, après que les conspirateurs eurent pour la dernière fois admiré la face estivale et radieuse de l’univers, au son des simandres invoquant la pitié du Théos. D’autres tortionnaires furent trancher les langues de Christophe, Nicetas, Anthime et Eudocime, les frères séditieux de Léon le Khazar.

Eutychès réalisait par ce moyen, l’espoir d’entendre l’opinion flétrir aussitôt la loyauté de Constantin qui livrait à d’odieux supplices les plus ardents zélateurs de son pouvoir viril. Pharès et Aétios acquirent bientôt la conviction du résultat. Bythométrès les