Enfin l’adolescente accourue par la porte se prosterna :
— En adoration, Autocrator, Rayon du Christ, Empereur de Romains !
Théodote baisa les souliers de pourpre :
— Par le dernier éclair de mes yeux, je te salue, Beauté du monde,… répondit-il avec passion.
— Maître !
Elle ne sut rien dire. Elle restait, pâle et muette, dans sa robe aux licornes salies.
Constantin la releva, la dressa devant la baie :
— Demeure ainsi… Tu me cacheras le bourreau et la hache, de toute ta splendeur… Et quand aura roulé ma tête, tu la baiseras aux lèvres…
Épouvantée Théodote recula :
— Je ne comprends pas ton Verbe, bouche du Théos !
— Tu vas comprendre… Approche… Place-toi devant les panneaux du vantail. Étends les bras… Je verrai Byzance derrière la croix de tes bras… Et ta splendeur cachera l’échafaud. Tu souris ; ce sont les fleurs de Pâques… Ma mère, j’obéis au sort de Byzance. Ô toi, Beauté !
— Ouvre donc, Pharès !… enjoignit Irène debout.
Cependant que Marie s’effondrait en soupirant :
— Ah ! c’est vrai, Despoïna : il l’aime. Il l’aime, puisqu’elle seule peut lui cacher la mort…