Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
IRÈNE ET LES EUNUQUES

qu’ils lui portèrent, et tant qu’on put distribuer ces liquides saints à toutes les basiliques du monde.

Le Théos donnait raison aux eunuques contre le parti militaire. Les miracles affermissaient leur pouvoir. Irène fut béatifiée par l’âme admirante du peuple grec.

Le vingt-troisième jour d’octobre, ce 787, le patriarche Tarasios mena les Pères du concile à Byzance dans la grand’salle du Palais. Irène, l’empereur, les magistrats de la cour, les corporations et la multitude s’étageaient hiérarchiquement de l’intérieur à l’extérieur, vers l’extrémité du faubourg noble. Sur un trône, merveille des orfèvres studieux, la Régente en sa châsse d’habits d’or et de pourpre, présida la lecture du Décret de Foi.

Tous les dignitaires durent y apposer leur seing. Au coup de trompette, des clercs apostés relevèrent les images d’or, les rétablirent dans les niches ; et le peuple, se ruant par la ville avec des acclamations, alla chercher, au fond des cachettes, les statues de piété. On les érigea en grand honneur partout, dans les palais, les églises, aux angles des rues, sur les portes où elles avaient jadis donné.

Bénie par la reconnaissance des femmes, l’impératrice rouvrit le trésor des Isauriens ; elle répandit les largesses. De somptueux présents récompensèrent les hommes de bonne volonté qui l’avaient servie, et consolèrent les ralliés tardifs que les fervents de la première heure avaient querellés aux séances du concile.