Page:Ackermann - Contes et Poésies, 1863.djvu/279

Cette page n’a pas encore été corrigée

La rose

À Madame M….

Quand la rose s’entr’ouvre, heureuse d’être belle,

De son premier regard elle enchante autour d’elle

Et le bosquet natal et les airs et le jour.

Dès l’aube elle sourit. La brise avec amour

Sur le buisson la berce, et sa jeune aile errante

Se charge en là touchant d’une odeur enivrante ;

Confiante, la fleur livre à tous son trésor.

Pour la mieux respirer en passant on s’incline ;

Nous sommes déjà loin, mais la senteur divine

Se répand sur nos pas et nous parfume encor.

Louise Ackermann, Contes et poésies (1863)