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PARTENZA…

paru déjà sous l’épaisse tenture de la porte communiquant au fond d’une chapelle avec’le Vatican, que, seulement revenu à moi-même, je mêlai aux voix perdues en bas des voûtes immenses, exaltant le Vicaire du Christ, la triple acclamation au Pontife Romain.

Puis ce fut dans le Vatican le défilé interminable des choses merveilleuses accumulées depuis des siècles ; la montée des escaliers somptueux débouchant dans la splendeur des salles, des cours, et des jardins immenses…

Puis l’atmosphère, brûlante et sèche comme celle d’un four, qui circulait entre le dôme extérieur et la demi-sphère intérieure de la coupole de Saint-Pierre ; des escaliers sinuant en courbes tourmentées pour maintenir le plan horizontal des marches tangentes à la calotte des moellons énormes qui, sur l’église, brille de mosaïques d’or. J’allais avec une sensation de vide effroyable sous mes pieds. Les lucarnes monstrueuses qui, d’en bas, paraissent des chatières, encadraient des coins ravissants de paysages verts et bleus. Soudain, dans le grand air du campanile haut comme une église entière hissée sur le dôme fantastique de Michel-Ange, la Campagne romaine apparaissait grandiose et mélancolique, empreinte des vapeurs déjà répandues à travers le jour finissant sur les Apennins vêtus d’une brume bleuâtre, sur les monts du Latium et les collines Albaines dorés des suprêmes éclats du soleil. Là-bas, il tombait dans la mer, allongeant en une traînée de feu la ligne d’horizon, lit de pourpre où s’achevait l’ardente agonie du jour. Je