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PARTENZA…

exquises du bord de l’eau, par les champs de roses et de violettes, par les vergers de citronniers et les hautes futaies du cap Martin…

Monaco ! Le bloc énorme du rocher majestueusement accroupi sur les flots est ceinturonné de murailles massives d’où retombent les innombrables verdures des jardins suspendus à tous les plans, à tous les étages, séparant entre elles les maisons qui semblent des fruits dorés couchés dans la mousse. Elles paraissent vraiment petites, ainsi posées sur le colosse ; la cathédrale, elle-même, qui hardiment fait face à l’horizon infini, semble un jouet aux lignes pures, blanches et d’une singulière précision sur le fond bleu du ciel ; les deux tours sont deux nonnes pieuses aimablement sévères. Oh ! la jolie cathédrale accueillante et fière ! En face les deux campaniles du Salon des Jeux ressemblent à deux filles maquillées sous des clinquants odieux…

Un chemin de fer grimpé à la Turbie, en des courbes gracieuses ; il s’élève, escaladant les pentes du rocher, sautant les ravins, glissant par des rampes douces au milieu des vignes étagées sur de multiples terrasses maintenues par des contreforts de pierres brutes. Et tandis que se rapprochait de plus en plus la pointe vers laquelle roulait la minuscule locomotive, et que s’affirmait à chaque pas l’intensité de la vie sous un débordement de gaieté, de fraîcheur, la vie riant aux éclats dans le soleil doré, et l’éternelle verdure, sur la mer où se pousse le tumulte des vagues en lignes écumeuses, — un père Franciscain nous entre-